Les rotations

L'arrêt du labour peut nous priver d'une solution face au salissement des parcelles, en fait le labour nous prive d'une vision agronomique qui jadis était incontournable. Ce sont bien les solutions chimiques qui ont mis l'agronomie au second plan, or de nombeuses opportunités nous sont offertes lorsque l'on introduit de nouvelles cultures en les combinant différemment.

En effet, la rotation classique que l'on retrouve dans la région ( Colza - blé - orge d'hiver ) montre ses limites très rapidement avec l'apparition de nombreux problèmes sanitaires :

  • adventices : infestation par des plantes telle que, brôme, rays gras, géranium ...

  • maladies : sclérotinia, piétin verse, septoriose ...

  • ravageurs : limaces

Le plus préjudiciable c'est que l'ensemble des problèmes ne trouve plus de réponses chimiques à cause des phénomènes de résistances liés aux répétitions des mêmes matières actives au cours des années.

 

Introduire d'autres cultures dans la rotation apporte des solutions :

  • en allongeant le délais de retour sur la parcelle de cultures sensibles telles que le colza. Ainsi les risques que comporte une production peuvent s'estomper simplement car d'autres cultures ne favorisent pas le développement d'une maladie ou encore la lutte contre une adventice peut s'avérer plus simple avec une production nouvelle ...

  • mettre en place des espèces ayant des cycles différents ( cultures de printemps ). En effet, que l'on parle d'adventices, de maladies ou de ravageurs, tous ont un cycle qui leur sont propre. Dans une rotation comportant que des cultures d'hiver (colza, blé, orge d'hiver), on sélectionne et concentre tous les problèmes sur les mêmes risques ( ex, les limaces, brôme ). L'introduction d'une culture de printemps par exemple, permet de casser le cycle de reproduction d'une espèce nuisible.

  • introduire des légumineuses apporte, certes une source d'azote gratuite mais aussi de nombreux avantages en tant que précédent. Effectivement, des difficultés d'implantation d'une culture ou d'un couvert, peuvent se résoudre avec ce type de culture placée avant, grâce d'une part aux reliquats azotés post-récolte mais aussi à la qualité de ses résidus de culture ayant un rapport C/N bien moindre qu'une graminée beaucoup plus pailleuse.

  • combiner les cultures dans une rotation cherchant une durée d'inter-culture plus longue pour permettre plus d'opportunités d'implantation de couverts.

 

Avec cette approche la rotation des cultures peut se présenter, ainsi :

  • Colza / blé / pois / blé / orge printemps / tournesol / blé

  • Pois / colza / blé / orge printemps / tournesol / blé

Ce sont deux exemples ( non exaustifs ) pouvant être mis en place sur l'exploitation, cependant le choix des cultures est intimement lié au contexte économique et pédologique. Préférer une production en fonction de son prix de vente reste un choix à court terme, ce qui s'est avéré une erreur à long terme pour ceux qui ont cédé aux chants des sirènes des marchés, ces dernières années.